"Je ne connaissais pas cette histoire", reconnaît d'emblée Charles Beigbeder, quand le Lab le contacte à propos de sa toute nouvelle tête de liste, Stéphane Journot, dans le 1er arrondissement. "Cette histoire" ? Un tweet d'août 2013 dans lequel le jeune homme "blague" sur la déportation des homosexuels pendant la seconde guerre mondiale. C'est en lisant le Lab que Charles Beigbeder a découvert le dérapage de son chef de file.
Charles Beigbeder reconnaît que Stéphane Journot a fait là "une connerie". Mais il estime que les torts sont partagés :
"Evidemment, il a fait une connerie. On ne va pas se le cacher. Ce n'est pas bien, ce qu'il a fait.
Mais il ne faut pas non plus oublier la cause: Act Up qui verse du sang devant la fondation Jérôme Lejeune, et qui se met ce truc rose sur leur t-shirt, c'est pas non plus super !
Il a présenté ses excuses, il a regretté.
"
Je ne connaissais pas cette histoire. J'ai souhaité tout de suite qu'on fasse une déclaration.
La déclaration intervient en effet quelques minutes plus tard. Sur Twitter, Charles Beigbeder tient à mettre les choses au clair, son mouvement (Paris Libéré, qui fédère les dissidents de droite à Paris) ne cautionne en aucune manière les attaques homophobes :
Nous denoncons tout propos stigmatisant l'orientation sexuelle des personnes. Le combat des idées n'admet pas de s'en prendre aux personnes.
— Charles Beigbeder (@CBeigbeder) 30 Janvier 2014
Le Lab présente alors à Charles Beigbeder d'autres tweets de Stéphane Journot. Notamment un daté du17 janvier, dans lequel Stéphane Journot use d'un hashtag "phoque" pour s'adresser à un militant UMP homosexuel.
Pas d'attaques aux personnes, vraiment ? Là encore, Charles Beigbeder n'est pas au courant. Là encore, le patron des dissidents de droite à Paris tient à "recontextualiser" les propos de sa tête de liste, et charge l'ambiance générale sur le réseau social :
"Il faut voir le contexte aussi, le ton a dû monter, et ils ont dû s'envoyer des invectives.
C'est un peu le Far West en ce moment, Twitter. Les gens pètent un peu des câbles.
"
Et Charles Beigbeder d'assurer qu'il n'est pas là pour enquêter sur le passé de ses candidats :
"Je ne peux pas non plus faire une enquête sur tout le passé de chaque personne, savoir s'il a insulté son voisin.
Il y a un moment, je fixe des règles, toutes les têtes de listes doivent respecter ces règles, s'ils ne les respectent pas, on en tirera les conséquences.
"
Charles Beigbeder assure au Lab connaître Stéphane Journot "depuis quelques mois", qui lui a été présenté par son directeur de campagne, Benoit Dumoulin.
Comme seul tweet après l'annonce de sa candidature, Stéphane Journot s'est permis un retweet de son patron, Charles Beigbeder.