C'EST CELUI QUI DIT QUI EST - Décidément, cette histoire de nouveau nom de l'UMP a semé une belle pagaille. Qui est républicain ? Qui ne l'est pas ? IM-PO-SSI-BLE à dire. Car chacun s'accuse mutuellement de ne pas avoir le droit de prétendre incarner l'idée de République. Résultat : on n'y comprend plus rien.
Dernier exemple en date, fourni par Martine Aubry lundi 18 mai. Devant la fédération PS du Nord, la maire de Lille a ainsi expliqué, selon des propos rapportés par l'AFP :
"Comme moi je n'ai pas envie que la droite revienne au pouvoir, ceux qui se nomment républicains et qui ne le sont pas, comme j'ai envie que les Français aillent mieux, je préfère me battre à l'intérieur pour qu'on réussisse.
"
À en croire Martine Aubry, ceux qui à l'UMP revendiquent le probable futur nom du parti, Les Républicains, seraient donc moyennement bien placés pour le faire, puisqu'ils ne le sont pas, républicains. Et crac. Alors forcément beaucoup de monde est concerné, la nouvelle appellation n'étant plus contestée que par un petit nombre de responsables du parti de la rue de Vaugirard.
Mais cette affirmation de Martine Aubry n'est pas sans en rappeler une autre. Sauf que celle-là venait de Nicolas Sarkozy et s'adressait aux socialistes. Le successeur de Jean-François Copé à la tête de l'UMP a même développé tout un petit sketch sur une idée simple : au PS, on est socialiste avant d'être républicain. Et ceux qui sont choqués par cet angle d'attaque ne font que démontrer à quel point c'est vrai. Dans la bouche de l'ancien chef de l'État, ça donne ça :
"Ce mot, 'République', j'ai vu que ça plaisait pas à la gauche. Eh ben du coup... (longue pause, rires) Ils aiment pas ça ? Ben va ptet' falloir qu'ils s'habituent ! On verra le moment venu, mais ils vont finir par me donner une idée... Quand ça fait mal, ils devraient pas crier si fort ! (Rires et applaudissements) Parce que ça les dénonce.
"
Voilà, c'est dit : la gauche "n'aime pas" la République. Et vlan. Et là aussi, ça fait beaucoup de monde.
Vous l'aurez compris : la République, c'est pas les autres. Alors une question : si tous ces gens-là ne sont pas "républicains", comment se fait-il que leurs partis respectifs ne soient pas interdits par les lois de la République ? Car il s'agit là d'une accusation sérieuse. D'où une seconde question, terrible : et si, finalement, tous ces gens-là étaient républicains ?
C'est finalement la justice qui tranchera peut-être la question, puisqu'un recours déposé par plusieurs organisations et élus de gauche a retenu son attention. Ces derniers ont en effet ont obtenu vendredi 15 mai du tribunal des référés de Paris qu'il se penche en urgence sur la légalité de ce changement de nom.
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