CONTRE-ATTAQUE - Rama Yade est "stupéfaite" de la décision du Tribunal de Grande Instance de Paris du 19 mai qui a rejeté son recours déposé après l'élection de Laurent Hénart à la tête du Parti radical valoisien. Comme le relève l'Opinion le 20 mai, elle compte faire appel de cette décision.
Contactée par le Lab, elle explique son choix de faire appel :
"Le tribunal n'a pas dit que Laurent Hénart n'avait pas fraudé. Mes conseils me recommandent de faire appel de ce jugement qui est, en réalité, une non-décision. Il n'a pas été jugé sur les causes.
"
Le tribunal de Grande Instance de Paris a jugé le mardi 20 mai que la demande de Rama Yade était irrecevable car la demande d'annulation de l'élection n'avait pas été faite dans les délais impartis.
Affirmant qu'elle n'est "pas dans une vengeance personnelle", elle a cependant demandé à Laurent Hénart de faire face à ses responsabilités. Elle dit :
"Laurent Hénart ne peut pas dire 'je suis absous de toute fraude'. Je serais lui, je ferais appel moi-même. Pour faire la vérité sur cette affaire. Et puis, on me dit que ma demande n'a pas été faite à temps. Excusez-moi mais on n'interroge pas une personne pendant deux heures et demie et on ne fait pas traîner une affaire sur neuf mois sans raison. Si ma demande n'était pas dans les temps à l'époque, pourquoi ne pas me l'avoir dit directement ?
"
Alors que le président du parti lui-même avait encouragé l'ancienne secrétaire d'État aux sports à "s'interroger sur sa présence" au Parti radical, Rama Yade refuse de quitter le parti et dénonce "une chasse aux sorcières". Elle explique :
"Je suis encore totalement en phase avec les valeurs du Parti radical. Il y a une chasse aux sorcières qui se passe dans les fédérations [à lire ici, ndlr]. Et puis, en leur temps, Ségolène Royal et François Fillon n'avaient pas quitté leur parti. Donc, je considère que mes convictions l'emportent.
"
Selon la conseillère régionale d’Île-de-France, cette affaire montre que l'on "touche aux limites du système politique" et que les partis ne peuvent "rester des zones de non-droit". Laurent Hénart avait succédé à Jean-Louis Borloo après que celui-ci ait décidé de prendre sa retraite politique.
[Edit 22h]
Du côté de la direction du Parti radical, on estime auprès du Lab que le juge a prononcé l'exécution provisoire de sa décision et que même l'appel de Rama Yade n'empêchera pas l'application du jugement.