TOUS ENSEMBLE - Ils sont nombreux, chez Les Républicains, à vouloir s'installer pour au moins cinq ans à l'Élysée. Nicolas Sarkozy, qui connaît déjà les lieux, Alain Juppé, Bruno Le Maire, Xavier Bertrand, François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet, etc.
Il en est une, en revanche, qui n'ambitionne pas de devenir présidente : Rachida Dati. Eurodéputée et maire du VIIe arrondissement de Paris, l'ancienne ministre de la Justice ne veut pas se joindre au conglomérat des ambitieux de son camp. Mieux : cette accumulation de candidatures – ou du moins d'intention de candidatures – la fatigue un tout petit peu.
Invitée de BFMTV ce vendredi 5 juin, Rachida Dati explique pourquoi elle, contrairement à plein d'autres, ne souhaite pas concourir à la primaire de Les Républicains. Elle le fait en maniant l'autodérision. Voici l'échange avec Jean-Jacques Bourdin :
"- Jean-Jacques Bourdin : Pourquoi n'êtes-vous pas candidate aux primaires ?
- Rachida Dati : [silence] Mais… c'est ce que j'ai dit…
- Jean-Jacques Bourdin : Non, je dis ça comme ça parce que vous pourriez, vous pourriez porter des idées, vu le nombre…
- Rachida Dati : Vu le nombre, oui, pourquoi pas. Ma fille aussi. Tout le monde. Puis vous. Tout le monde.
- Jean-Jacques Bourdin : Ah non, pas moi, non non, surement pas.
- Rachida Dati : Oh bah vous savez, vous n'êtes pas pire qu'un autre [rires].
"
L'ancienne garde des Sceaux explique que, d'après elle, une candidature à la primaire nécessite un soutien populaire. "J'ai un grand respect pour ce pays, j'ai un grand respect pour ce peuple. Il faut quand même avoir été un peu adoubé, qu'on aitun peu de fond, qu'on a été éprouvé par le pouvoir", note-t-elle.
Sous-entendu : il y a, parmi les candidats à la primaire de Les Républicains, certains (ou certaines) qui ne remplissent pas ces conditions.
[BONUS TRACK] "Petits merdeux de journalistes"
Rachida Dati revient sur cette "affaire", celle des 9.000 euros de factures de frais de réception et de représentation du ministère de la Justice invalidés par la Cour des comptes. Elle le fait en s'en prenant d'abord aux journalistes. Elle dit :
"Vous au moins monsieur Bourdin vous n'êtes pas comme ces petits merdeux de journalistes qui ne sont pas journalistes, qui vous appellent un quart d'heure avant et se prennent pour des procureurs en disant "il parait que" sans regarder le fond.
"
Et l'ancienne ministre d'évoquer le rapport qui ne la met pas en cause mais son administration. "Le gros problème, c'était sur des dépenses de sondages. Là c'est un gros sujet. Alors monsieur Bourdin, je vais vous donner un petit conseil : invitez monsieur Pierre Giacometti [ancien directeur général d'Ipsos, ndlr] et il va s'expliquer parce que moi je ne suis au courant de rien", lance-t-elle. Elle ajoute :
"C'est très facile de me mettre des choses sur le dos et de faire le buzz.
"
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