SERVICE COMMANDÉ - Après les annonces du côté du Front national (Marion Maréchal-Le Pen et Bruno Gollnisch sont tous deux candidats), c'est au tour de l'UMP de se lancer officiellement dans la course des élections régionales en PACA. Et au mois de décembre, c'est Christian Estrosi qui ira défendre les couleurs de l'UMP, sur demande expresse de Nicolas Sarkozy.
Dans un communiqué publié mardi 14 avril, le président de l'UMP écrit :
"Compte tenu de l’importance de l’enjeu, Nicolas SARKOZY, Président de l’UMP, a demandé au maire de Nice, Christian ESTROSI, dont chacun connaît l'expérience, de mener la liste pour les élections régionales en Provence Alpes Côte d’Azur.
"
"L'importance de l'enjeu" : aucun doute, il s'agit de l'ombre du Front national, qui compte bien emporter cette région où il est déjà très bien implanté. Nicolas Sarkozy poursuit, remerciant son lieutenant d'avoir accepté cette mission et vantant ses mérites :
"Face, d’une part, au bilan calamiteux de la gauche qui, depuis trois mandats, détruit le potentiel économique de cette région stratégique et, d’autre part, à l’impasse que constituerait le Front National pour les habitants de Provence Alpes Côte d’Azur, il remercie Christian ESTROSI d’accepter de porter nos valeurs dans cette élection. Il est le mieux à même de rassembler toutes les forces et représente les meilleures chances de victoire pour notre famille politique.
"
Le député-maire de Nice a aussitôt réagi sur Twitter :
Je remercie @NicolasSarkozy pour sa confiance, j’attends la confirmation de la CNI ce jeudi pour commencer le rassemblement en #PACA
— Christian Estrosi (@cestrosi) 14 Avril 2015
La région #PACA est souffrante. Injustice, chômage, déficit et petits arrangements règnent ici. C’est le redressement que nous engagerons.
— Christian Estrosi (@cestrosi) 14 Avril 2015
Autre député UMP des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti a immédiatement salué cette désignation :
Je renouvelle mon appel à @cestrosi pour être le candidat de l'UMP en région PACA. Il est le meilleur candidat pour battre le Front National
— Eric Ciotti ن (@ECiotti) 14 Avril 2015
Pas plus tard qu'il y a quatre jours, il expliquait pourtant à La Provence :
"Nicolas Sarkozy insiste pour que je m'engage. Je suis prêt à prendre toute ma part. Il est urgent de tourner la page de 17 ans d'expérience socialiste. Et je ne veux pas que les prédateurs du FN en profitent.
"
L'insistance de l'ancien chef de l'État allait manifestement dans un autre sens. Le quotidien local expliquait pour sa part, au sujet de la désignation de la tête de liste UMP par le parti, dont la commission d'investiture doit rendre sa décision le 16 avril :
"Les jeux sont presque faits pour une désignation qui se jouera entre Renaud Muselier et Éric Ciotti.
"
Dans cet article, il était également fait mention de Christian Estrosi... mais seulement pour préciser qu'il ne serait "pas forcément désireux de voir Éric Ciotti lui faire de l'ombre."
Valérie Boyer, également candidate pour être tête de liste, confie au Lab sa surprise de constater cet précoce adoubement de Christian Estrosi par Nicolas Sarkozy. Elle qui doit voir le président de l'UMP demain insiste sur "le respect des statuts" :
"Même si la commission d'investiture est présidée par Estrosi, il faut qu'elle se réunisse. On a des statuts, il faut les respecter.
"
[Edit 17h]
L'entourage de Renaud Muselier fait savoir au Lab que cette décision ne les a en rien surpris. "Renaud Muselier et Éric Ciotti se sont ralliés à la candidature de Christian Estrosi ce matin, explique-t-on à l'UMP. Ils seront associés de très près à la campagne puisque Ciotti sera tête de liste au niveau départemental dans les Alpes-Maritimes Muselier dans les Bouches-du-Rhône". "Tout le monde se range derrière Estrosi en évitant le vote, ajoute-t-on. C'est un bloc soudé prêt à faire campagne contra la gauche et le FN."
Le Figaro écrit en revanche que Renaud Muselier "a appris la nouvelle par un simple coup de fil de Brice Hortefeux mardi matin". Et qu'il a été tout aussi surpris que les autres concurrents de Christian Estrosi.