Au Jour J, ce vendredi 20 janvier, à trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, les sondages consacrent une échappée de quatre candidats avec Marine Le Pen, François Fillon, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Dans tous les cas de figure, le candidat issu de la primaire de la BAP serait distancé.
Et alors qu’un sondage a pour la première fois donné Emmanuel Macron présent au second tour, et vainqueur face à Marine Le Pen ou François Fillon, la présidente frontiste prend cette hypothèse très au sérieux estimant même que ce serait, pour elle, la configuration idéale . Invitée de la matinale de Paris Première et Radio classique ce vendredi 20 janvier, Marine Le Pen s’imagine ainsi défier le leader de "En Marche !" au second tour de la présidentielle. Elle explique :
"Il n’y a plus de droite et de gauche. Le vrai clivage aujourd’hui est entre les patriotes et les mondialistes. Monsieur Macron symbolise totalement ce mondialisme. Il y a une sorte de primaire entre les mondialistes. Sauf qu’Emmanuel Macron a un avantage sur François Fillon. François Fillon c’est un mondialiste honteux. Alors que Emmanuel Macron, c’est un mondialiste décomplexé. Oui, je pense qu’il y a aujourd’hui plus de chances de voir un second tour entre une patriote décomplexée et un mondialiste décomplexé que le mondialisme honteux que représente François Fillon.
"
En 2014, Marine Le Pen considérait Emmanuel Macron comme "un petit garçon qui prend les Français pour des naïfs" . Aujourd’hui, elle semble prendre l’ancien ministre de l’Economie beaucoup plus au sérieux. Car la dynamique Macron, cette bulle qui ne veut pour l’instant pas éclater au grand dam de ses rivaux, inquiète aussi bien le Parti socialiste que Les Républicains ou le Front national.
Ainsi, si certains au Parti socialiste, en pleine primaire, envisagent déjà un ralliement de leur candidat à l’ancien banquier, LR et le FN regardent également la campagne d’un œil fébrile. David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen et sénateur-maire FN de Fréjus, estimait d’ailleurs, dans les colonnes du Monde, qu’Emmanuel Macron était devenu un "concurrent direct" de sa championne . Qui ne le contredira pas.