Le conseiller stratégique de Fillon trouve "incompréhensible" que les banques françaises refusent de prêter de l’argent au FN

Publié à 11h21, le 10 janvier 2017 , Modifié à 11h21, le 10 janvier 2017

Le conseiller stratégique de Fillon trouve "incompréhensible" que les banques françaises refusent de prêter de l’argent au FN
Edouard Philippe, conseiller stratégique de François Fillon. © Capture d'écran Public Sénat.

#SOUTINE - Rarement le Front national aura été aussi soutenu par la classe politique. Alors que le parti de Marine Le Pen peine à trouver des financements pour sa campagne présidentielle et toque aux portes de banques russes ou américaines, il trouve des soutiens inattendus. Après Jean-Luc Mélenchon , c’est au tour d’Edouard Philippe de trouver "incompréhensible" que les banques françaises ne prêtent pas de l’argent au parti d’extrême droite.

Invité de la matinale de Sud Radio et Public Sénat ce mardi 10 janvier, Edouard Philippe, conseiller stratégique de François Fillon, a refusé d’utiliser le même terme que Jean-Luc Mélenchon ("injuste"), mais a soutenu sa position :

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Je ne dirais pas "injuste" car il y a une question de morale dedans et je ne suis pas sûr que ce soit la morale qu’il faille convoquer. Incompréhensible, oui.

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Et de développer pourquoi il trouve anormal que les banques hexagonales n’accordent pas de prêt à Marine Le Pen pour sa campagne élyséenne :

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Pourquoi ? Parce que lorsqu’on emprunte pour financer une campagne électorale présidentielle, on sait que l’Etat remboursera celui qui a emprunté à hauteur de la moitié du plafond de l’élection présidentielle. Si ce candidat dépose des comptes de campagne acceptés et si ce candidat fait plus de 5%. Or, le Front national, qui n’est pas exactement le parti que je préfère, est un parti dont tout le monde pense qu’il va faire plus de 5%. Et donc il n’y a pas de risque financier associé à ce prêt. Et donc, je trouve un peu incompréhensible que le Front national n’arrive pas à obtenir un prêt pour financer cette campagne présidentielle.

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Un passage à voir en vidéo, isolé par le Lab :


Lundi, Jean-Luc Mélenchon, lui aussi candidat à la présidentielle et bénéficiaire d’un prêt de 8 millions d’euros pour sa campagne, avait appelé les banques françaises à prêter de l’argent au FN .

"Toutes les banques françaises refusent de prêter à la campagne présidentielle de Marine Le Pen, alors même qu'elle ne montre aucun risque, car nous sommes sûrs de faire les 5%, d'avoir les parrainages d'élus...", avait souligné la candidate frontiste mardi 3 janvier, sur BFMTV, expliquant pourquoi elle avait dû solliciter des banques européennes, américaines ou russes.

Mercredi 4 janvier, en marge des vœux à la presse de Marine Le Pen, Wallerand de Saint-Just avait refusé de dire que les banques françaises refusaient de prêter de l'argent uniquement au FN. Le trésorier du parti dénonçait plutôt un état de méfiance générale des établissements français à l'égard des mouvements politiques dans leur globalité et notamment dû à l'affaire Bygmalion qui a ébranlé l'UMP.

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