La semaine légèrement chaotique de Vincent Peillon

Publié à 16h32, le 06 janvier 2017 , Modifié à 16h32, le 06 janvier 2017

La semaine légèrement chaotique de Vincent Peillon
© GUILLAUME SOUVANT / AFP

Début d’année difficile pour Vincent Peillon. Le candidat  PS à la primaire de la Belle alliance populaire, qui s’est présenté tardivement à ce scrutin à la suite du renoncement de François Hollande, a été au cœur de plusieurs polémiques dont il se serait évidemment bien passé. Trois plus précisément. Le Lab fait le récapitulatif.

 

Acte 1 : Vichy et la laïcité

C’est une phrase par laquelle Vincent Peillon a voulu s’en prendre frontalement à Marine Le Pen et son"fascisme rampant". Pourtant, plutôt que de causer des dégâts à la présidente du FN, elle a surtout perturbé le député européen socialiste. Sur le plateau de l’Entretien politique, mardi 3 janvier, sur France 2, il a ainsi déclaré :

 

 

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Certains veulent utiliser la laïcité - ça déjà été fait dans le passé - contre certaines catégories de population. C’était il y a 40 ans [plutôt plus de 70, ndlr] les juifs à qui on mettait des étoiles jaunes, c’est aujourd’hui un certain nombre de nos compatriotes musulmans qu’on amalgame souvent avec les islamistes radicaux. C’est intolérable.

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Cette sortie a été vivement critiquée. Vincent Peillon a été contraint de rectifier le tir sur Twitter le lendemain, mercredi 4 janvier. "Je n’ai évidemment pas voulu dire que c’était la laïcité qui était à l’origine de l’antisémitisme de la France de Vichy", a-t-il notamment écrit.

Un peu plus tard dans la journée, lors d’un déplacement dans le Val-de-Marne, il s’était de nouveau justifié : "J’ai un débit rapide et d’autre part j’ai aussi ma façon de raisonner vite". Pas sûr que ce soit le meilleur argument.

 

Acte 2 : le droit de vote des Noirs

Mercredi 4 janvier, toujours. Invité de Quotidien, sur TMC, Vincent Peillon a de nouveau fait parler de lui lors d’un jeu de questions-réponses avec Yann Barthès. Le candidat à la primaire de la BAP a d’abord défini sa vision de la gauche, ouverte et tolérante. Au contraire, de la droite :

 

 

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La droite, c’est des gens qui considèrent qu’il y a des différences entre nous qui font que, par exemple : ‘Si nous n’avons pas la même orientation sexuelle, moi j’ai le droit de me marier, lui n’a pas le droit de se marier. Il est Noir ? Il n’a pas le droit de vote’. C’est ça notre histoire depuis deux siècles.

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Ou comment faire une *légère* caricature de la pensée de droite. Même si les principaux responsables Les Républicains sont tout de même restés plutôt discrets.

 

Acte 3 : le 49.3 ? "Je n’étais pas là"

Manuel Valls veut désormais supprimer le recours à l’article 49.3, hors textes budgétaires. L’ancien Premier ministre avait été selon lui "obligé" d’utiliser cet article lors de l’examen de la loi Macron et la loi Travail, la faute aux frondeurs. Vincent Peillon, lui, s’est d’abord refusé à commenter cette justification de son adversaire à la primaire de la BAP ce vendredi 6 janvier sur Public Sénat et Sud Radio. Avant d’avancer  un argument étrange :

 

 

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Je n’étais pas là. J’ai de la chance. Je ne peux pas vous répondre. Je donnais des cours de philosophie à Neufchâtel, je m’occupais d’affaires internationales au Parlement européen et j’écrivais un roman policier. Je ne vous fais pas de la langue de bois.

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Pas de langue de bois, mais une façon de se défausser.

Autre nouvelle pas forcément très réjouissante pour Vincent Peillon : il arrive en quatrième position, avec 7 %, selon un sondage Harris Interactive pour France Télévisions dévoilé jeudi 5 janvier. Loin derrière Manuel Valls (43 %), Arnaud Montebourg (25 %) et Benoît Hamon (22 %). Quand ça ne veut pas…

Il reste toutefois encore deux semaines de campagne d’ici le premier tour de la primaire, le 22 janvier, pour que Vincent Peillon se rattrape. Avec trois débats télévisés organisés les 12, 15 et 19 janvier. Trois occasions de briller. Ou trois occasions de s’enfoncer.

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