Il est l'un des seuls, si ce n'est LE seul, à avoir soutenu Jean-Marie Le Pen dans le conflit ouvert qui oppose ce dernier à la présidente du parti, Marine Le Pen. Le fondateur du FN ayant finalement décidé, lundi 13 avril, de retirer sa candidature à l'investiture FN pour les élections régionales de décembre en PACA, Bruno Gollnisch saute sur l'occasion.
L'eurodéputé de la grande région Sud-Est, proche de Jean-Marie Le Pen et tenant du FN "canal historique", annonce lundi dans un communiqué sa propre candidature à l'investiture FN à la place du "Menhir" :
"Je prends acte du retrait annoncé par Jean-Marie Le Pen de sa candidature à la présidence de la Région Provence-Alpes Côte d'Azur (PACA). Dans ces conditions, j'envisage de présenter ma candidature à cette fonction, et donc à l'investiture de la présidente et du Bureau Politique du Front National réuni ce 17 avril.
"
Et d'ajouter :
"Il va de soi que cette candidature n'implique aucun jugement défavorable à l'égard de tout autre candidat potentiel.
"
Référence très claire à Marion Maréchal - Le Pen, petite-fille et désormais favorite de Jean-Marie Le Pen pour mener la liste FN en décembre. Dans un communiqué de presse diffusé après celui de l'ancien député, Jean-Marie Le Pen expliquait pourtant :
"Je remercie chaleureusement tous ceux, personnalités, élus, responsables, militants, qui m’ont apporté leur soutien dans cette épreuve, et tout particulièrement mon ami, le député Bruno Gollnisch.
Je leur demande, dans l’intérêt supérieur de la France, de soutenir la candidature de Marion Maréchal-Le Pen, député (sic) du Vaucluse.
"
Mais tout cela pourrait être réglé par une négociation, comme l'explique Jean-Marie Le Pen au Lab :
"Je pense que Marion Maréchal - Le Pen devrait tirer la liste et Bruno Gollnisch présider la région en cas de victoire.
"
Il précise qu'il en a "déjà parlé avec lui de nombreuses fois" et que c'est l'arrangement que lui-même souhaité s'il avait été candidat. Bruno Gollnisch serait "tout à fait" ouvert à cette solution, selon Jean-Marie Le Pen. Contacté par Le Lab en fin de matinée, Bruno Gollnisch était injoignable.
Au Figaro, le président d'honneur du FN expliquait lundi matin qu'il n'y avait "pas beaucoup de choix" pour le remplacer, si ce n'est un "excellent" : la députée du Vaucluse. Il dit :
"Si elle accepte, je pense qu'elle serait une tête de liste très performante. Certainement la meilleure, je ne vais pas dire après moi, mais quand même.
"
Bruno Gollnisch croit donc en ses chances malgré ce soutien de poids. "Je ne m'exprimerai pas plus sur ces sujets avant de m'en être entretenu avec les dirigeants de notre mouvement et avant la réunion du 17 avril", date d'un bureau politique du parti consacré aux questions des investitures aux régionales, ajoute-t-il.
Marion Maréchal - Le Pen, quant à elle, avait expliqué qu'elle ne se porterait candidate qu'à la condition que son grand-père jette l'éponge. Sa décision est donc attendue sous peu. D'après iTÉLÉ et Le Point, ce serait chose faite.