I'M NOT CAHUZAC - Pour la première fois depuis les tourments engendrés par sa "phobie administrative" , Thomas Thévenoud s’exprime, ce mardi 2 juin, dans une interview à Libération . Le député de Saône-et-Loire veut ainsi répondre à ses détracteurs, le jour où il est visé par une plainte de Bercy pour fraude fiscale , ce dont il se défend, menaçant même d’aller jusque devant la Cour européenne des droits de l’homme.
Le député "socialiste" - mais qui a été exclu du parti et siège parmi les non-inscrits -, qui "refuse qu'on se rachète une morale à bon compte sur (s)on dos" alors qu'il affirme avoir "corrigé (s)es fautes", tient à se différencier de Jérôme Cahuzac, l’ex ministre du Budget démissionné pour avoir menti et dissimulé un compte en Suisse. A Libération, quand est évoquée cette comparaison entre les deux affaires, Thomas Thévenoud réplique, rappelant qu’il n’a pas menti "les yeux dans les yeux" sur sa situation, comme a pu le faire l’ancien ministre déchu devant l’Assemblée :
"Je n’ai pas dissimulé de revenus, je ne les ai pas déclarés à temps, ce n’est pas pareil. Je n’ai jamais menti, j’ai toujours reconnu mes erreurs.
"
Et d’ajouter, refusant qu’on le catégorise dans la case "fraudeur fiscal" :
"Je ne suis pas un fraudeur. Un fraudeur, c’est quelqu’un qui crée un système pour ne pas payer, qui organise son insolvabilité, qui s’enrichit. Je n’ai jamais eu de compte à l’étranger.
"
Comme Jérôme Cahuzac en son temps, avant qu’il ne renonce , Thomas Thévenoud, qui lui n’a pas lâché son poste de député, envisage de se représenter en 2017. "Les électeurs connaissent vraiment tout de ma vie, publique et privée. Ils savent que je ne lâche pas mes dossiers, que j'essaie de faire avancer les choses. Je fais confiance à la justice, mais si je me représente, les électeurs seront les seuls juges", explique-t-il.
Lundi 1er juin, l’on apprenait que la commission des infractions fiscales de Bercy avait récemment porté plainte pour fraude fiscale contre le député, qui avait dû quitter le gouvernement en septembre 2014 après des révélations sur le non-paiement de ses impôts.
[BONUS TRACK] Maladresse
Pour expliquer pourquoi il n’avait ni payé ses impôts ni son loyer, Thomas Thévenoud avait trouvé une super excuse : la "phobie administrative". Une expression qui lui avait valu moqueries et railleries. Dans l’interview qu’il accorde à Libération, le député reconnait n’avoir peut-être pas utilisé le mot adéquat :
"Je pense que cette expression était très maladroite. En parlant de maladie, on a cru que je cherchais des excuses, alors que j’essayais juste d’expliquer ma situation.
"