Le Front national est en pleine mue, passant de la dédiabolisation à la "délepenisation" en écartant gentiment tous ceux qui auraient eu le mauvais goût d'être un peu trop proches du fondateur du parti. Après tout, il n'avait qu'à pas être ami avec quelqu'un qui défend le maréchal Pétain dans les médias .
Mais quid de ceux qui, de leur propre chef, font eux-aussi l'apologie du maréchal Pétain ? C'est le cas de Bernard Monot, eurodéputé frontiste et en charge du programme économique du FN. Lundi 1er juin, sur France Bleu Orléans , l'élu évoque ces heures sombres de notre histoire. Et évoque le bilan du maréchal. Il dit :
"Il a fait ce qu'il a pu en situation difficile.
"
Peu ou prou ce qu'avait dit Jean-Marie Le Pen dans Rivarol, début avril. "Je n’ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître, avait déclaré le fondateur du FN. Je considère que l’on a été très sévère avec lui à la Libération."
Sur France Bleu, Bernard Monot jure qu'il "n'y a pas de Pétainistes" au FN. Il juge tout de même "facile de juger a posteriori quand on n'a pas vécu les événements". Il ajoute :
"Moi je ne me permets pas. Personnellement, mon père s'est engagé en 1940 pour défendre la patrie. Il a versé son sang. Mes deux grands-pères ont fait 14-18. C'est tout ce que je peux vous dire.
"
Dans Rivarol, Jean-Marie Le Pen avait donc été un tout petit peu plus loin. Il avait notamment sous-entendu qu'il y a des pétainistes au FN – et qu'ils y ont d'ailleurs toute leur place "comme l’ont les défenseurs de l’Algérie française, mais aussi les gaullistes, les anciens communistes et tous les patriotes qui ont la France au cœur".