SEXISTE ET RÉDUCTEUR - Les critiques sont tombées de toutes parts. Pas seulement de l’opposition. Même Jack Lang s’est demandé si Ségolène Royal n’avait pas "bu un peu trop de rhum en arrivant à La Havane" après ses propos élogieux et polémiques sur Fidel Castro aux obsèques de l’ancien dictateur cubain. Une polémique poursuivie lorsque la ministre de l’Environnement a expliqué que Cuba n’était pas une dictature puisque c’est un pays très touristique .
Des bourdes ? Une polémique légitime ? Que nenni, selon Ségolène Royal. D’après l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2007, cette polémique autour de ses propos relève du sexisme.
Dans l’émission "Et si c’était vous ?" avec Gérard Miller diffusé sur lemonde.fr , Ségolène Royal revient sur cet épisode. Et fustige donc les critiques sexistes dont elle a été la cible. "La transgression féminine on en a encore besoin", explique-t-elle après avoir disserté sur Jeanne d’Arc. Puis la ministre ajoute :
"Regardez ce que j’ai subi comme attaques pour les choses élémentaires que j’ai dites sur Cuba. Tout de suite l’agression a été sexiste. Ont resurgi le fait que je faisais des bourdes, même avec des mots qui ont été utilisés. Dans l’agression idéologique de la droite sur la façon dont je disais des choses vraies sur Cuba, il y avait cette résurgence de la contestation de l’évaluation historique qu’une femme a droit ou pas le droit de faire même avec mon background et mon expérience politique. On n’est pas encore sorti de cette misogynie et de ce sexisme.
"
Relancée plus tard dans l’émission sur les 620 arrestations qui ont eu lieu à Cuba en octobre 2016 , selon Amnesty international, Ségolène Royal ne se démonte pas. "Tous mes propos peuvent être contestés", reconnaît-elle d’abord avant de poursuivre son accusation de sexisme à son encontre : "Mais ils le sont de façon particulièrement sexiste". Elle développe :
"Quand je dis ‘donnez-moi la liste des prisonniers politiques’, ça se transforme ‘Ségolène Royal dit que tout va bien à Cuba’. Et je redis 'donnez-moi les listes'. Bien sûr, il y a des arrestations. On connait le système de Cuba qui ne correspond pas à nos normes démocratiques.
"
Présente pour les funérailles de Fidel Castro samedi 3 décembre, la numéro 3 du gouvernement y avait contesté les accusations de violations des droits de l'homme à l'encontre du "Lider Maximo" et de son régime. Des propos qui ont suscité une intense contestation dans la classe politique française, jusqu'au sein du gouvernement où le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a lui-même recadré sa collègue .
Interrogée à ce sujet par le député LR Damien Abad les des questions au gouvernement du 7 décembre, Ségolène Royal avait d'abord expliqué : "La violence de ces polémiques m'a surprise et a blessé les Cubains." "C'est aux historiens de faire le bilan de cette histoire, avec les ombres et les lumières", avait-t-elle ensuite dit. Et de faire valoir alors, sous la bronca venue des bancs de droite, qu'il y a quand même beaucoup de touristes qui se rendent sur l'île pour que ce soit une dictature.
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