Nicolas "abrogator" Sarkozy, comme l’a surnommé Jean-Christophe Cambadélis, veut, une fois la droite de retour au pouvoir, revenir sur de nombreuses réformes du quinquennat de François Hollande : mariage pour tous, réforme territoriale, réforme du collège…
Mais tout le monde n’est pas forcément d’accord avec cette frénésie "abrogationniste" du président de l’UMP. Et Gérard Larcher, président UMP du Sénat, en particulier. Ainsi le troisième personnage de l’Etat a-t-il jugé, ce mercredi 20 mai, que la droite, si elle gagnait les élections de 2017, ne devrait pas revenir sur la réforme territoriale en cours d'achèvement, comme l'a pourtant promis Nicolas Sarkozy.
Devant l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), comme le relaye l’AFP, Gérard Larcher a déclaré, alors que le volet "compétences" des collectivités territoriales doit être examiné en seconde lecture au Sénat la semaine prochaine :
"Il faut qu'on soit prudent avant de recasser la réforme territoriale. Les élus locaux n'en peuvent plus des changements incessants, ils ont besoin de stabilité.
"
Ce texte, surnommé NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), vient compléter le redécoupage au 1er janvier 2016 de la France en 13 grandes régions. "Il faut qu'on fasse attention et ne pas faire des effets de manche", a insisté le titulaire du Plateau. Et d’ajouter pour appuyer son argumentation :
"En cinq ans, il y a eu quatre changements de périmètre des intercommunalités, cela a eu un effet délétère sur le développement économique et l'emploi.
"
En mars, Nicolas Sarkozy avait annoncé son intention de tout remettre à plat concernant cette réforme territoriale. Mi-avril, il avait prôné un retour à des "cantons de proximité", le rétablissement des conseillers territoriaux supprimés par la gauche, et jugé que le périmètre de "toutes les grandes régions ne peut être considéré comme figé".