Pour Thierry Solère, Marine Le Pen veut "à terme s'allier avec la droite", comme les néo-fascistes italiens

Publié à 10h33, le 10 avril 2015 , Modifié à 10h43, le 10 avril 2015

Pour Thierry Solère, Marine Le Pen veut "à terme s'allier avec la droite", comme les néo-fascistes italiens
Thierry Solère © AFP / Jacques Demarthon

Le Front national est régulièrement comparé par les politiques à l'avènement des nazis en Allemagne dans les années 30 - ce qui énerve beaucoup Marine Le Pen. Le parallèle avec les fascistes italiens est moins fréquent, mais c'est l'angle d'attaque privilégié par Thierry Solère, vendredi 10 avril, pour analyser la crise actuelle au FN (si cela vous avait échappé, Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen sont *un peu* fâchés).

Mais le député UMP des Hauts-de-Seine ne s'attache pas à démontrer une quelconque ressemblance entre la présidente du parti frontiste et Mussolini. Non, il parle de l'extrême droite italienne contemporaine, celle de Gianfranco Fini. Sur LCP, il explique :

 

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Elle essaye de faire ce qu'avait fait Gianfranco Fini en Italie à l'époque, qui était le patron de l'extrême droite italienne. Il avait voulu rompre avec la tradition fasciste pour essayer de tourner le dos à cette tradition antisémite, pour ouvrir la voie à une alliance avec la droite. 

 

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Petit rappel : Gianfranco Fini a dirigé le MSI (Mouvement social italien-Droite nationale), parti néo-fasciste nostalgique de l'idéologie mussolinienne, à partir de la fin des années 80. En 1995, il décidera finalement de refonder le parti pour le débarrasser de cet héritage, alors que des membres du MSI participent au gouvernement de Silvio Berlusconi depuis 1994 grâce à une alliance aux élections législatives.

Le MSI devient alors l'Alliance Nationale et Gianfranco Fini déclare, comme le rappelait La Croix jeudi 9 avril : "La honte incommensurable des lois raciales brûlera à jamais dans notre conscience". L'Alliance Nationale sera finalement dissoute dans le Peuple de la liberté (PDL) de Berlusconi en 2009, parachevant le glissement d'un parti néo-fasciste vers la droite parlementaire classique.  

Contacté par Le Lab, Thierry Solère confirme son analyse : "Marine Le Pen sait qu'elle ne peut pas conquérir le pouvoir seule et qu'à terme, elle aura besoin d'ouvrir une voie à une alliance avec la droite". Il ajoute :

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Je suis persuadé que la stratégie de Marine Le Pen, c'est celle-là. C'est celle de Gianfranco Fini.  

 

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L'élu, proche de Bruno Le Maire, voit même un signe dans la charte que le Front national voulait imposer, au troisième tour des dernières élections départementales, à tout candidat de droite tenté de lui tendre la main. "C'est le commencement de l'envie d'un accord", explique Thierry Solère au Lab.

Mais il est aussi persuadé que cela ne marchera pas, contrairement à ce qui s'est produit de l'autre côté des Alpes. Sur LCP, Thierry Solère explique :

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On est en France, notre histoire n'est pas la même que celle de l'Italie, où le fascisme a régné pendant des années et des années. Il y a eu en France l'Occupation, il y a eu la déportation et le rapport qu'on a à notre extrême droite à nous n'est pas le même.

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C'est donc le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale qui immuniserait, encore aujourd'hui, la droite française contre toute velléité d'alliance avec le FN. L'UMP a d'ailleurs répété, à l'occasion des départementales de la fin mars, son refus catégorique de tout accord avec la formation frontiste.

Dans l'immédiat, il y a un autre obstacle à cette stratégie : la dénonciation systématique, par Marine Le Pen et son parti, du prétendu "UMPS". Se détacher de cet argumentaire central pour s'allier aux représentants dudit "système" paraît donc un tantinet compliqué à l'heure actuelle. 

Mais Jean-Marie Le Pen lui-même n'estime-t-il pas que sa fille veut "se concilier l'indulgence du système" ?

Du rab sur le Lab

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