Manuel Valls tente de s’en persuader. "Une nouvelle campagne commence dès ce soir", a déclaré le candidat à la primaire de la Belle Alliance Populaire lors de son allocution devant ses partisans, dimanche 22 janvier, après une qualification sans briller pour un second tour périlleux pour lui. Une autre campagne où visiblement l’ancien Premier ministre a donné le mot d’ordre : il faut dézinguer Benoît Hamon, arrivé assez nettement en tête du premier tour.
"Un choix très clair se présente désormais : le choix entre la défaite assurée et la victoire possible, entre des promesses irréalisables et infinançables (sic) et une gauche crédible qui assume les responsabilités du pays", a-t-il lancé. Ses soutiens ne se sont pas fait prier pour passer à l’attaque. C’est le cas de Christophe Caresche. Dimanche soir, à la Maison de l’Amérique latine, où s’étaient réunis les soutiens de Manuel Valls, le député PS de Paris s’est délecté par avance de la confrontation entre son candidat et Benoît Hamon, selon Paris Match :
"Très bien, ça va saigner…
"
Comme souvent, Malek Boutih n’a pas fait lui non plus dans la demi-mesure, selon une journaliste de BFMTV. Voilà ce qu’il a déclaré depuis le QG de Manuel Valls :
"Si Benoît Hamon l’emporte, c’est une catastrophe politique majeure pour la gauche qui s’annonce.
"
@MalekBoutih au qg de @manuelvalls: "Si @benoithamon l'emporte, c'est 1 catastrophe politique majeure pour la gauche qui s'annonce." @BFMTV
— Anne Saurat-Dubois (@annesaurat) January 23, 2017
La veille, sur RTL, le député socialiste de l’Essonne avait déjà vivement critiqué le programme de l’ancien ministre de l’Education nationale : "Il va falloir qu’il assume. Comment il a voté le budget le plus rigoureux du quinquennat, comment il a accepté le CICE, pourquoi il est contre la laïcité, pourquoi il caresse dans le sens du poil les islamistes". Rien que ça.
Un autre soutien de Manuel Valls, le maire du IIIe arrondissement de Paris Pierre Aidenbaum, ne veut pas non plus entendre parler d’une victoire du député PS des Yvelines. Il a affirmé dans l’Express :
"Je ne veux pas que la France se retrouve sauvée par le FMI, dans six mois. Beaucoup des propositions de Benoît Hamon sont suicidaires.
"
On imagine mal dans ces conditions un rassemblement derrière l’un des deux candidats après le second tour de la primaire. Une perspective dont se délectent déjà les soutiens d’Emmanuel Macron, qui attendent avec impatience de ramasser la mise si Benoît Hamon remporte le scrutin dimanche 29 janvier.