Notre éditorialiste Olivier Duhamel conteste l’accusation de répudiation proférée à l’encontre de François Hollande.
Personne ne saurait nier la froideur du communiqué de François Hollande annonçant : "j’ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler". Peut-on pour autant, comme il est fait ici et là, parler de "répudiation" ? Une telle qualification paraît deux fois inexacte.
Inexacte d’abord, parce que la répudiation s’applique à des couples musulmans mariés lorsque l’un des deux – en vérité le mari - décide unilatéralement de mettre un terme à son mariage. La répudiation est interdite en droit français. Personne n’a d’ailleurs accusé Cécilia d’avoir "répudié" Nicolas Sarkozy. Personne n’accuse un homme marié, ou concubin, de répudier sa femme lorsqu’il décide de la quitter.
Inexacte surtout, parce que c’est Valérie Trierweiler qui a imposé à Hollande d’assumer seul leur séparation. La rupture voulue par François Hollande fait évidemment violence à Valérie Trierweiler, particulièrement vu les conditions dans lesquelles elle intervient, à savoir après la révélation publique d’une infidélité répétée exposée au monde entier.
En revanche, le communiqué qui l’annonce ne saurait être tenu pour une brutalité supplémentaire. Pourquoi ? Tout simplement parce que François Hollande aurait préféré annoncer une séparation d’un commun accord et que c’est son ex-compagne qui a refusé de se laisser imposer un tel mensonge.
Hollande a commis à l’évidence nombre d’erreurs : en installant une "première dame"à l’Élysée ; en maintenant cette situation après le tweet que l’on sait ; en se faisant photographier casqué sur un scooter… Elles sont suffisamment avérées pour ne pas y ajouter l’infamie d’une "répudiation" machiste et autocratique.