Le 49.3, utilisé à six reprises par Manuel Valls quand il était Premier ministre, c’est pas bien. C’est en substance la nouvelle position du candidat à la primaire de la Belle Alliance Populaire qui veut désormais le supprimer, hors textes budgétaires et impute son utilisation aux frondeurs .
Et que pense donc Vincent Peillon de cette justification vallsiste ? Invité de Public Sénat et Sud Radio ce vendredi 6 janvier, l’ancien ministre de l’Education nationale botte en touche. "Je ne suis pas dans l’idée de commenter les prestations des uns et des autres", commence-t-il par esquiver avant de sortir l’argument ultime pour ne pas commenter l’utilisation du 49.3 par Manuel Valls, Premier ministre de François Hollande :
"Je n’étais pas là.
"
Il poursuit sa justification, rappelant pourquoi il n'était "pas là" :
"J’ai de la chance. Je peux ne pas vous répondre. Je donnais des cours de philosophie à Neuchâtel, je m’occupais d’affaires internationales au Parlement européen et j’écrivais un roman policier. Je ne vous fais pas de la langue de bois.
"
Pas de "langue de bois" donc, assure-t-il, mais pas de réponse non plus sur l’utilisation par le gouvernement Valls du 49.3. En revanche, Vincent Peillon est lui-aussi favorable à une évolution constitutionnelle sur le sujet. "Il est très clair sur le 49.3 et depuis longtemps : c’est une brutalité", avait expliqué Christophe Pierrel, l’un de ses soutiens.
"C'est toujours une bonne idée de reconnaître ses fautes et ses erreurs, et je me réjouis que Manuel Valls avance dans cette direction", avait sobrement réagi le candidat Peillon quand l’ancien chef du gouvernement avait proposé une suppression de cet article. Avant d’asséner un plus brutal :
"Tout le monde sait qu'enlever seulement le 49.3, ce n'est pas une réforme institutionnelle. C'est effacer de façon très politique une erreur qui est reprochée.
"
Jeudi soir, dans L’Emission politique, Manuel Valls a rejeté cette "erreur" sur d’autres et accusé les députés PS frondeurs d’être responsables de l’utilisation du 49.3. "On m’a imposé le 49.3, ceux qu’on appelle les frondeurs. (…) j’ai obtenu l’accord de la très grande majorité des députés socialistes, j’ai obtenu l’accord des syndicats réformistes, mais je n’ai pas trouvé le soutien d’une cinquantaine de députés socialistes. Mais il fallait à ce moment-là l’imposer", a expliqué le prétendant à l’investiture socialiste pour la présidentielle après avoir proposé de le supprimer puisque cet outil constitutionnel lui apparaît désormais comme "brutal" et "dépassé".