RENOUVEAU - Bruno Le Maire a beau ne pas encore être officiellement candidat à la primaire de la droite en 2016 , dans ses paroles et ses actes, c'est tout comme. Au congrès fondateur des Républicains du 30 mai à La Villette, le député de l'Eure s'est encore efforcé de tracer sa ligne en marge des autres cadres du parti.
Et cette ligne se retrouve dans son discours, hautement politique. Disposant de dix minutes de temps de parole, celui qui a mené la fronde contre la réforme du collège se félicite d'abord du soutien qu'il a reçu dans le parti, n'en déplaise à Nathalie Kosciusko-Morizet. Puis, au fur et à mesure du discours, l'ancien candidat à la présidence de l'UMP évoque des sujets qui lui sont chers comme la démission du service public des hommes politiques ou la révision des choix diplomatiques de la France avec certains pays du Moyen-Orient, Qatar et Arabie Saoudite en tête.
Puis, les dix minutes passées, il quitte la scène sur un "vive la République, vive la France". Problème : à un aucun moment Bruno Le Maire ne prononce le nouveau nom du parti "Les Républicains". Embêtant pour un congrès fondateur censé entériner le nouveau nom du parti.
Même constat pour Nicolas Sarkozy dont le nom n'est pas cité dans le discours, comme l'a relevé un journaliste du Monde. Pourtant l'ancien chef de l'État a été fortement applaudi par la salle et cité par les autres cadres du mouvement pendant leurs discours (excepté François Fillon).
Le discours de Le Maire se distingue de ceux des autres orateurs par celui qui en est le grand absent : Nicolas Sarkozy #congrèsLR
— Thomas Wieder (@ThomasWieder) May 30, 2015
Simple oubli ? En relisant le discours distribué à la presse par son équipe, il semble que l'idée soit préméditée. D'ailleurs, une des phrases marquantes du discours semble être adressée aux cadres du parti qui songeraient à se présenter à la primaire. Abordant le thème de la jeunesse, il dit :
"Faisons tomber les murs de cette classe politique qui ne se renouvelle jamais. Vous butez contre les mêmes visages ? Nous allons vous en offrir de nouveaux. Vous butez contre les mêmes idées ? Nous allons en défendre de nouvelles.
"
Pour rappel, le slogan de campagne de Bruno Le Maire en 2014 était "Le renouveau, c'est Bruno".
Une ligne indépendante donc qui semble cependant payer pour l'instant puisque même le sarkozyste Guillaume Peltier le définit déjà comme le "troisième homme de la primaire".
#VI-SI-BI-LI-TÉ
Si le discours de Bruno Le Maire cherchait donc à se différencier clairement, la communication était également parfaitement huilée. Au moment même de son discours, de nombreux soutiens de l'ancien candidat à la présidence de l'UMP se sont positionnés près de l'espace presse, histoire de donner du corps au discours de leur favori, comme l'a relevé une journaliste du JDD.
Les militants pro-Le Maire, placés stratégiquement près d journalistes pour faire du bruit pendant discours de BLM pic.twitter.com/UfEVSnc1sV
— Christine Ollivier (@coll7533) May 30, 2015
A l'applaudimètre cependant, les grands gagnants du jour se nomment Nicolas Sarkozy et Eric Woerth, longuement ovationné par la salle après son discours, suite à sa relaxe dans l'affaire Bettencourt. Un peu l'inverse d'Alain Juppé et de François Fillon, hués par certains militants.