Au congrès de l'UMP les 18 et 25 novembre, les militants choisiront certes leur nouveau président ... mais ils voteront aussi pour différentes motions, portées par différents mouvements.
Détail d'importance: les mouvements ne présentent pas obligatoirement un candidat. Ils peuvent donc décider de soutenir un des candidats en lice, bien qu'étranger à leur motion. Et c'est là que le bal des courtisans commence.
C'est exactement ce qui est en train d'arriver à Luc Chatel et que rapporte le JDD ce 12 août. L'ancien ministre portera une motion avec son courant de libéraux, la "Droite moderne", comprenant notamment Gérard Longuet et Hervé Novelli. Elle sera soumise au vote des militants lors du congrès et, si elle franchit la barre des 10%, son mouvement pourra être représenté, à la proportionnelle, dans les instances du parti. L'objectif est donc de peser sur la ligne de l'UMP sans forcément en prendre la tête.
Selon le dernier sondage pour Libération, la motion de Luc Chatel est la plus plébiscitée par les militants, avec 36% d'intentions de vote. Et puisque l'ancien ministre n'a pas l'air de vouloir lui-même se présenter, le voilà très demandé par les principaux concurrents, François Fillon et Jean-François Copé.
Le JDD raconte que les deux hommes "téléphonent beaucoup à l'ex-ministre de l'Education" qui n'a pas encore fait son choix. Il pourrait même choisir de n'en soutenir aucun, c'est la stratégie du "non-alignement".
Pour les candidats en lice, avoir le soutien d'un chef de motion populaire est un plus. Il pourrait rallier à leur cause les militants encore indécis. Luc Chatel attend les propositions de chacun. Le JDD rapporte son ambition bien énigmatique : il veut faire de l'UMP "l'Apple store de la politique".